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Semana Santa ...

par Marie 29 Mars 2016, 22:14

Levés à 4h30, à 5 minutes de la frontière, on est motivés. On a trouvé un bivouac dans une station essence à 6,5km de la frontière avec de l’eau (pour la fameuse douche d’avant frontière !), nickel pour être sur le pied de guerre le lendemain. Et vu qu’on aime le chant des oiseaux, c’est bien ici qu’il faut être, ça piaille à en devenir sourd !Ce matin, on opte pour un café (deux en fait), on sent la longue et éprouvante journée, il faut être au taquet !

 

 

***La précision des heures n’est en aucun cas fictive, cela permet de davantage se projeter dans la réalité***

 

 

A 6h21 on arrive au premier check point, il y a une file de camions, nous la doublons comme il est écrit sur le forum que nous suivons de temps à autre pour avoir quelques renseignements, les bus et les locaux font de même, c’est que ça doit fonctionner comme ça !

 

Ici, ce sont les douanes du El Salvador, il faut une photocopie du certificat d’importation du véhicule au El Salvador (il en faudra trois au total pour sortir de ce pays). La photocopie peut se faire sur place moyennant quelques frais, rien n’est gratuit, on le sait bien !! D’ailleurs, qu’on me dise l’endroit où tout est à disposition gratos, j’y cours !

 

Cette première escale nous aura pris seulement neuf minutes, top chrono ! Si c’est aussi efficace tout le long, on va arriver tôt à destination, youpi. A ce moment-là, on est encore un peu niais et on y croit (deux passages de frontière en une journée, franchement, ce n’est pas possible que ce soit rapide et efficace, ce n’est pas le pays des Bisounours !). Puis on n’oublie pas qu’on est en plein milieu de la Semana Santa, c’est-à-dire que tout le monde part en vacances et va voir sa famille.

 

6h36 nous voilà arrivé à l’immigration de sortie territoire du El Salvador. Une longue file se dessine, on demande à la police qui nous « rassure » en affirmant qu’il n’y a pas plus d’une heure d’attente. Que, de toutes façons, peu importe l’heure du jour et de la nuit c’est comme ça, c’est la Semana Santa. Finalement, ça nous prendra une demie.

7h04, sortie du El Salvador.

 

7h10, arrivés au poste du Honduras. Là, on voit que ça ne rigole plus, on doit se rendre dans une sorte de sas où se trouvent entre 400 et 500 personnes venant faire leurs papiers d’entrée et de sortie du Honduras. Là, on prie très fort pour que 95% veulent faire la démarche inverse de nous. RATE !

 

On est un peu paumé donc on choppe un gars de la sécurité (Pedro de son petit nom) pour savoir quoi faire et où aller. Il nous emmène directement aux douanes pour faire l’importation du véhicule. On aurait dû se séparer les tâches à ce moment pour aller plus vite, mais nous on ne l’a pas fait et du coup ça nous a pris bien plus de temps, ô rage, ô désespoir !

 

Donc, aux douanes il faut remplir le formulaire « Transportez-vous des fruits ? De la viande ? Avez-vous visité une ferme ?.... ON EST BIEN D’ACCORD QUE REPONDRE « OUI » SERAIT DU SUICIDE, DONC C’EST NON PARTOUT !

 

Il faut redonner ce formulaire au gars dans sa cabane. Puis, ce n’est pas fini parce qu’il faut PHOTOCOPIES EN DEUX EXEMPLAIRES du certificat d’importation du véhicule du El Salvador, passeport conducteur, permis de conduire conducteur et certificat d’immatriculation / carte grise. Si vous n’avez pas de photocopie, demandez à Pedro, il va vous emmener en faire dans une cabane à l’arrière (toujours payant – On a tout mis sur la même feuille pour que ça coute moins cher et ça passe).

 

Un douanier viendra vérifier sur le véhicule que la plaque est la bonne (pas de soucis avec notre plaque Québécoise et notre plaque Française) et que le VIN correspond, même pas un pied dans le camion, la marche est peut-être trop haute après tout !

 

Ensuite Monsieur le douanier vous fera deux belles factures (on sait jamais qu’on aime bien dépenser de l’argent là-dedans plutôt qu’en visite) : une de 600L et une de 135L soit au total environ 35$US, qu’il faut aller payer à la banque !! Chouette !!

 

Il y a trois banques, prendre celle où la queue est la moins longue (normal quoi !) et elles sont situées direction la sortie vers le Honduras sur la droite en remontant la rue.

 

Mais parce que ce n’est pas fini, avant d’aller payer il faut faire la photocopie de la facture de 600L en TROIS EXEMPLAIRES (plus l’original). Donc c’est repartit direction le petit gars des photocopies enchainé à la banque pour payer.

 

Ensuite, il faut retourner voir le gars des douanes avec le reçu de la banque et en échange, telle une offrande, nous voilà en possession du Saint Graal (le premier), le papier d’importation du véhicule.

 

A ce moment, un petit cri de victoire est toléré, mais pas trop fort car ce n’était qu’une petite étape comparé à ce qu’il reste à faire !

 

Pendant ce temps à l’immigration je fais la queue depuis pas mal de temps, j’ai eu le temps de me faire une copine bien sympathique qui me parle du El Salvador (son pays), du Honduras qui n’est pas dangereux, et qui veut m’achever en m’annonçant que le passage au Nicaragua sera tout aussi long. En tout, je resterai bien une bonne heure dans la file d’attente et on (FX m’a rejoint) a une belle surprise. Pour nous, Gringos, nous devons payer 3$US par personne. Heu, mon petit gars (D’ailleurs, t’as l’air un peu débile avec tes lunettes de soleil, tu ne joues pas au poker là), personne ne paye et tu vois deux Blancs et tu cris « Jackpot » ? C’est noté partout que c’est gratuit, arrête de niaiser. Ah bah en fait, c’est plutôt nous qui déchantons un peu, il garde nos passeports et fait passer les autres. On fait des petites apparitions de temps en temps pour savoir quelles solutions s’offrent à nous (sachant qu’on n’a plus un rond à part des Quetzals), LA SEULE SOLUTION EST DE PAYER … Avec leurs taux de change à la mort-moi-le-nœud, nous donnerons l’équivalent de 9$US en Quetzals. Ah mais ne vous inquiétez pas, avec ce tarif, on a tout de même le droit à un tampon du pays (sur une pauvre feuille volante). Ah tabarnouche, quelle aventure.

 

Et quand on croit être sorti de tout ça, on te rappelle à l’ordre, il y a un dernier poste d’entrée en Honduras où une sorte d’agent de sécurité nous demande un exemplaire du certificat d’importation du véhicule et nous demande donc de retourner voir Monsieur photocopie. ELLE EST OÛ LA CAMERA CACHEE ?? NON NON et NON, on est tannés, FX appuie sur le champignon on n’a pas une minute supplémentaire à perdre et nous voilà au Honduras.

 

 

10 h15 on reprend la route pour deux heures (mas o meno) avant la prochaine frontière.

 

Ce qui donne un total de 3h54 dans la chaleur, à se coller-serrer, faire des allers-retours et payer ici et là. On n’oublie pas les bouteilles d’eau, le café ou un petit remontant car c’est assez sportif !

 

 

 

12h20 nous voici au poste d’immigration du Honduras.

 

La file semble être interminable, nous retrouvons les mêmes personnes, c’est assez comique, des sourires compatissants s’échangent !

 

Pendant ces deux heures d’attente, à jouer des coudes, à jouer à celui qui se frotte le plus pour gagner une place ou à faire sentir sa transpiration de sous les bras pour gagner quelques places aussi (on est hors-jeu, on s’est lavé la veille !) ou bien même, à lâcher quelques billets pour gagner du temps (ah, gros riches dégueulasses qui jouent dans la cours de la corruption, ça me donne des hauts-le-cœur), les esprits d’échauffent doucement mais surement.

 

Bref, on aura notre tampon de sortie du Honduras et le mec nous confirme de ne pas aller aux douanes pour annuler notre permis d’importation du véhicule si nous souhaitons rentrer à nouveau dans les 90 jours. Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, on trace la route.

 

14h15 on sort du Honduras, soit 1h55 tout de même.

 

 

 

Ici commence le passage dans un autre monde, celui de Jumangi / Labyrinthe / Question pour un champion / Le juste prix, tout ça faisant un savant mélange assez étonnant.

 

 

14h16, on se fait fumigéner au poste de douane du Nicaragua ! Encore une belle arnaque à 3$US. Récupérer le formulaire « Avez-vous des fruits, de la viande…? ».

 

La seconde étape est d’aller se faire prendre la température (ai-je entendu des rires ??), on s’entend, rien dans les orifices, on pose seulement le front sur une sorte de camera. Vue la chaleur qui fait, je ne suis pas sûr que ça fonctionne ! Ici, la petite dame n’est pas des plus agréables, elle nous remet un bout de papier pour valider de la réussite de l’examen. CHAMPAGNE !!

 

Nous on s’est planté, on est d’abord allé à l’immigration et on s’est fait rappeler à l’ordre. D’ailleurs, pour la petite anecdote, on s’est fait la réflexion que ça irait plus vite ici, ils ont l’air bien plus organisés. On a commencé la queue pour l’agent d’immigration et une petite vieille nous passe à deux reprises devant en bougonnant des trucs, genre c’est trop la fiesta ! FX l’envoie bouler avec un espagnol que seul lui comprend et toute la pièce explose de rire (même la police) et nous soutenant, qu’on est tous dans la même situation donc premier arrivé premier servi. Je pense que la vieille ne s’attendait pas à se faire parler ainsi, du coup, elle a changé de file !! Et c’est à ce moment, lorsque tout le monde nous regarde et nous parle, qu’on apprend qu’il nous manque ce fichu papier comme quoi on n’a pas de fièvre et que nous devons repartir de zéro ! Au moins, on aura distrait les gens pendant leur attente !!

 

 

Notre tour à l’immigration est arrivé, on donne le papier de non fièvre et nous avons la super surprise (encore une fois) de constater que tout le monde paye 44,26 Cordoba mais que, pour les Gringos, on rajoute 10$US par personne. On ne peut pas râler, c’est écrit en gros (même un local a contesté pour nous sans avoir gain de cause). Ah et puis on s’entend que les Cordobas sont payables UNIQUEMENT en Cordobas et les $US payables UNIQUEMENT en $US.

 

On passe le détail que l’ATM est vide de monnaie locale et de $US, qu’on doit faire la queue à la banque, mais qu’il nous reste seulement des $CAD et des Quetzals mais qu’ils ne prennent pas les $CAD et tout le tralalala.

 

Bref, on retourne voir le gars de l’immigration qui a gardé nos passeports et on paye encore ça ! Nous sommes donc heureux propriétaires d’un visa touristique de 90 jours. Et si on sort du pays et y retourne dans ce temps donné, nous auront SEULEMENT à repayer les 44,26 Cordoba par personne. Comme c’est gentil, on peut garder nos 10$US !

 

La fin approche et ce n’est pas pour nous déplaire, mais quand tu entames ta dixième heure aux frontières dans la même journée tu rêves seulement de te poser le cul sur un fauteuil bien moelleux avec une bonne bière fraiche à bloquer sur des trucs débiles à la télé !

 

La dernière ligne droite est donc le passage des douanes. La petite Madame fait du charme à FX, mais ça ne change rien, c’est 12$US pour 1 mois. Ensuite, il faut chopper un agent des douanes à l’extérieur (ils sont repérables à un polo bleu) il doit visiter le camion et inscrire je-ne-sais-quoi derrière le formulaire « Avez-vous des fruits ... ».

 

On se retrouve dans la file des douanes pour l’importation du véhicule. Ils font des scans sur place (sont écolos au Nicaragua !!), permis, passeport, immatriculation … Nous avons eu seulement trois jours de transit au Nicaragua, parce qu’on a mis que notre destination était le Costa Rica ! Ca ne pouvait pas se finir en beauté !!

 

 

Allez c’est fini, libérés, délivrés !! Un petit dernier poste de douane, ils demandent divers papiers, dont un reçu de paiement de je-ne-sais-plus-quoi et c’est la libération, il est 17h17, 3h01 plus tard !

 

 

 

C’est donc 10h56 au total, 3L d’eau chacun, un nombre incalculable d’argent changé, de devises converties, de personnes rencontrées, de gouttes de sueur coulées, de stress, de bières rêvées ! On se fait alpaguer de tous les côtés pour changer de l’argent, pour nous aider à passer plus vite ou pour toutes autres raisons pouvant leur faire gagner de la thune, ON OUBLIE, CA PUE L’ARNAQUE !

 

Pour nous ça a été l’enfer, on se pose le soir à déambuler dans un super marché pour acheter des bières, mais rien n’y fait, on a la flemme, ce sera donc seulement Coca et glae pour FX et eau gazeuse pour moi !

 

Amen !

 

Enjoy,

 

Marie.

Le fameux sas d'entrée au Honduras

Le fameux sas d'entrée au Honduras

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